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Notre vie, notre jardin
25 mars 2011

AU DEBUT DU SIECLE DERNIER EN COTENTIN

LA VIE D'UN FILS D'OUVRIER AGRICOLE

ADIEU L'ECOLE,  BONJOUR LE TRAVAIL !

Vingt et unième chapitre

 

L'école est terminée, adieu livres, cahiers et autres objets scolaires. Il va falloir prendre en main d'autres outils servant au travail dnum_risation0030e la terre. Mes parents ayant décidé que je serais ouvrier agricole.

J'aurais bien aimé continuer les études, mais il n'en était pas question, contrairement à un camarade de classe, voisin très proche de nous, dont les parents, à sa demande l'ont inscrit dans une école professionnelle du Calvados pour apprendre le métier d'ajusteur. J'ai demandé à mes parents d'aller dans ce lieu pour apprendre également un métier, ma mère a refusé cette école à cause de sa mixité (filles/garçons). Etait ce la vraie raison, ou tout simplement un prétexte pour me refuser ce désir d'apprendre? Je ne l'ai jamais su.

C'est ainsi que j'ai été amené à travailler dans le milieu agricole.

 

Mon père entre temps étant entré aux PTT comme facteur, c'est ma mère qui s'occupait de la ferme. Chose qu'elle faisait déjà, mon père travaillant dans les exploitations fermières.num_risation0031

A elle donc la traite des vaches et l'entretien de toutes ses terres. A mon tour il a fallu me mettre à la tache; tous les matins les vaches sorties, je devais "curer" (nettoyer) les bâtiments et remettre de la litière pour le bien être des animaux. N'ayant jamais su traire une vache (volontairement) j'ai toujours évité cette corvée.

Les travaux des étables terminés, je partais aux champs, pour entretenir les haies, en coupant à la faucille les ronces et autres broussailles que j'avais intérêt à couper au plus prêt du talus, ma mère venait contrôler le travail, auquel cas il me fallait recommencer celui-ci.

Autre entretien de ces haies: il était nécessaire de les "relever", activité qui consistait à remettre la terre tombée en bas de celle-ci au sommet du talus à l'aide d'un "louchet" (bêche légèrement cintrée).

Au cours de l'hiver, on coupait le bois. Les branches étaient mises en fagots, serrées avec des liens en bois, tiges souples de bois tendre torsadées.

Les plus grosses branches étaient sciées en bouts pour faire du gros bois qui servait à maintenir le feu dans la cheminée.

Suivant leur importance les arbres étaient "émondés", pour cela il nous fallait monter à même les branches pour atteindre le sommet, les branches étaient coupées à la hache au fur et à mesure de notre descente, se tenant aux branches d'une manum_risation0027in et coupant de l'autre.

Les vaches étant mises au "piquet" (attachées à une chaîne) dans les prés, nous les changions de place quatre fois par jour pour leur donner une nouvelle "tierrée" (emplacement). Le pré fini de "dépouillé", j'allais "ébouser", ce qui consistait à étaler les bouses des vaches avec une fourche.

Dans les marais, ces "bouses" étaient récupérées et mises à sécher pour servir de combustible, le bois étant rare dans ces régions.

L'été la fenaison arrivait, le plus souvent la coupe de l'herbe se faisait à la machine tirée par deux chevaux. Dans certains endroits inaccessibles, les prés étaient fauchés manuellement, il m'incombait de prendre la faux pour effectuer ce labeur, en ces fins de journées harassantes, le soir venu me plongeait dans un profond sommeil bien mérité.

Venait alors le séchage du foin, qui par des journées bien ensoleillées était mené rondement. En cas de mauvais temps, le travail était long et nous obligeait à "retourner" au râteau le fonum_risation0032in de nombreuses fois pour qu'il soit bien sec.

Un après midi dans un pré assez éloigné de la ferme, une surprise: je venais de terminer une "veillote" (meule de foin) quand une mini tornade est passée, emportant dans son sillage le travail que je venais d'effectuer, je suis resté perplexe devant cet état de fait venant de la nature.

De nombreuses anecdotes me sont arrivées lors de ce que je pourrais appeler mon apprentissage d'ouvrier agricole.

Un jours lors d'une "corvée de fumier",après le charroi de celui-ci dans un pré, pour le retour, je prends l'attelage en main avec trois chevaux en ligne, les guides en main je mène l'ensemble, mais au passage d'une barrière, la trajectoire des chevaux n'étant pas parfaite, j'emmène le pilier tenant celle-ci, accroché par le moyeu de la roue de tombereau, cela sous la risée des ouvriers présents.

num_risation0035

A cette époque le gui n'était pas permis dans les pommiers, les contrevenants risquant un procès verbal. Les nettoyant régulièrement j'avais la charge de ce travail, grimpant dans les pommiers, installé dans l'un d'entre eux je termine le travail perché tout en haut, quand tout à coup la tête de l'arbre casse à hauteur du tronc, accroché aux branches je me retrouve sur le sol la faucille à la main après une chute d'une dizaine de mètres, sans dégâts importants, à part quelques égratignures très légères.

 

Comme beaucoup de jeunes, nous subissions les aléas de ce monde agricole, c'était le dur apprentissage de ce métier que nous n'avions pas choisi, mais que nous supportions sans révolte.

                                        A suivre......

 

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  • A la retraite avec ma compagne Jacqueline, nous venons vous faire partager notre vie,nos occupations,qui se déroulent paisiblement dans cette belle région... le Cotentin. Au fil des jours, nous vous raconterons nos histoires et celles de ce lieu enchanteur
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