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Notre vie, notre jardin
22 janvier 2012

AU SIECLE DERNIER EN COTENTIN

    LA VIE D'UN FILS D'OUVRIER AGRICOLE

  DEBUT 1944 LES ALLEMANDS DURCISSENT L'OCCUPATION

                                                                                       

numérisation0036                                                                                     34ème chapitre

 

Nous étions très proches de la mer, par conséquent au beau milieu des activités de l'aviation alliée, ce qui faisait que le passage des avions américains et anglais devenaient de plus en plus fréquents. Ces nombreux passages nous obligeaient à courir très souvent pour nous rendre aux abris. Nous étions avertis de leur arrivée par les sirènes d'alerte ; mais très souvent celles-ci n'avaient pas fini de retentir que les avions étaient déjà sur nos têtes, leur passage effectué, il ne restait plus qu'à constater les dégâts: des locnumérisation0031omotives percées par les balles de gros calibre, qu'il fallait réparer en les mettant au repos pour un certain temps.

Parfois, les alertes étaient données pour des avions passant très haut dans le ciel, et là nous avions conscience qu'un jour ils pourraient lâcher leurs bombes.

Les avions allemands basés à Carpiquet près de Caen se montraient moins. peut-être que certains étaient partis sur un autre front.

Au fil de ces quelques mois du début de cette année là, on sentait un franc durcissement des forces d'occupation, il est vrai que les sabotages augmentaient sérieusement. La milice elle-même commettait exactions et terreur, elle se substituait aux forces de police et coopérait activement avec la gestapo pour l'arrestation des juifs. Il n'y avait pas de semaine, sans qu'un camion rempli de soit disant "terroristes" et autres personnes arrêtées ne stationne devant la cuisine du buffet, faisant leur transfert vers une destination inconnue. Cette milice était formée de gens ordinaires, des gars d'usines, des employés (les plus nombreux), des commerçants, des ouvriers agricoles, même des cadres et patrons. Peu regardants sur leur recrutement, s'y trouvaient aussi un certain nombre d'aventuriers, de repris de justice et même des criminumérisation0038nels de droit commun.

Lors de leurs activités pro-allemande, ils commirent de nombreux sévices tels que vol, viol, racket, extorsions de fonds.

En ces premiers mois 1944, la répression allemande et milicienne fut particulièrement brutale. 

Les mois passant, les troupes d'occupation devenaient plus exigeantes, les ouvriers étaient requis pour travailler sur leurs chantiers de défense. Ceux-ci devaient travailler pour eux un ou deux jours par semaine.

Fin avril, j'ai été réquisitionné pour aller planter les fameuses "asperges à Rommel", il s'agissait de mettre des pieux dans les grandes surfaces planes pour empêcher les avions et planeurs d'atterrir en ces endroits. Pour ce genre de travail, plusieurs corps de métiers étaient représentés. Personnellement, j'étais affecté à faire des trous assez profonds pour dresser les pieux. la première fois que j'ai du faire ce travail, c'était dans les marais de Saint Fromond, à proximité du château de la Rivière.

Je me souviens avoir commencé mon premier trou, quand un soldat allemand prend ma bêche pour me faire voir où faire un autre trou, il la lance je ne sais comment, mais casse le manche. N'ayant plus d'outil, c'est le seul travail que j'ai accompli dans la numérisation0034journée. 

Les pieux, (troncs d'arbres) étaient amenés sur place par les cultivateurs et leurs chevaux aussi requis pour ce travail. D'autres équipes avaient pour tâche d'abatre les arbres se trouvant sur les haies et cela au "sciard", une longue scie d'environ deux mètres tirées par deux hommes en va et vient.

Le travail était très long et fatiguant de même qu'il fallait surveiller l'arbre lorsqu'il tombait pour ne pas le recevoir sur le dos.

Si beaucoup de personnes étaient sur le terrain, le travail n'avançait pas très vite, le personnel requis n'était pas très actif, d'où très souvent, les fortes gueulantes des soldats nous surveillant.

Mais, malgré tout, les "asperges à Rommel" arrivaient quand même à sortir de terre.numérisation0037

                           A suivre............   

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  • A la retraite avec ma compagne Jacqueline, nous venons vous faire partager notre vie,nos occupations,qui se déroulent paisiblement dans cette belle région... le Cotentin. Au fil des jours, nous vous raconterons nos histoires et celles de ce lieu enchanteur
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