Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Notre vie, notre jardin
17 décembre 2010

AU DEBUT DU SIECLE DERNIER EN COTENTIN

LA num_risation0013VIE D'UN FILS D'OUVRIER AGRICOLE

LES SORTIES ET LES PLAISIRS DE NOTRE ENFANCE

septième chapitre

Peu de sorties dans notre jeune enfance, tributaires des autres, pour sortir il fallait emprunter un cheval et une carriole, ainsi nous pouvions rendre visite au grand père et à la grand mère. Nous mettions deux bonnes heures pour faire le trajet au trot du cheval. Pour ce prêt, mon père devait faire une corvée de travail pour le fermier ayant prêté l'attelage. Pour nous les gamins, ce voyage vers d'autres lieux était à chaque fois une découverte.

La maison du grand père se trouvait à une centaine de mètres de l'entrée du marais, je la vois encore avec sa vigne accrochée sur la façade, à l'automne nous dégustions ses grappes avec modération, la grand mère veillant avec sévérité.

Pour nous, le marais était fnum_risation0014ascinant, l'été avec ses vastes prairies où paissaient tranquillement les troupeaux de vaches normandes (photo 1). L'hiver, avec cette immense étendue d'eau qui s'étalait à l'infini, de ce marais, j'ai appris beaucoup de choses; écoutant les gens du cru parler de leurs histoires, souvent légendes ou sorcellerie (de cela j'en parlerai dans un prochain chapitre). (photo 2).

Comme beaucoup d'autres, j'ai découvert la mer vers l'âge de huit ans. Un beau matin toute la famille a embarqué dans la voiture de l'oncle, le charcutier qui habitait au bourg. Nous avons pris la direction de la côte pour le port voisin distant d'une trentaine de kilomètres (photo 3). Ce jour là, j'ai écarquillé les yeux en découvrant cette mer en mouvement. Sous l'oeil de ma mère, nous avons découvert le port avec ses bateaux en bois, des petits et des plus grands avec des mats portant des voiles blanches ou grises, quelques unes étaient brunes. Mais interdit d'aller à moins de trois mètre du bord du quai, la mère veillait, nous aurions pu tomber dans le port.

Le repas du midi est sorti du panier de l'oncle, avec de bonnes charcuteries, et c'est sur le muret du bord de la digue que nous avons déjeuné. La mer qui battait au pied de la digue nous envoyait quelques embruns au goût de sel sur le visage. Après avoir bien marché, nous sommes revenus tous fourbus en ayant découvert une chose merveilleuse, ne demandant qu'une chose: y revenir. Ce sont des souvenirs peu nombreux mais qui resteront gravés dans ma mémoire.

num_risation0024Pour nous, l'hiver était triste et nous avions peu de choses pour nous occuper. Avec le froid, nous étions vite rentrés de l'école, pour à la maison profiter du feu de la cheminée (photo 4) ensemble autour de l'âtre qui nous donnait une chaleur devant et le froid derrière, la chaleur partant directement par le conduit sans chauffer la maison. C'est là que le soir, à la lueur de la lampe nous apprenions nos leçons d'école. Quelques fois une corvée nous attendait: l'écossage des haricots pour le repas du lendemain. Ma mère nous apportait des paquets de haricots mis à sécher durant l'été, et à nous d'ouvrir les cosses pour récupérer les grains. Avec les "gros Soissons" le travail était facile, mais les "petits haricots blancs" étaient plus récalcitrants à ouvrir et souvent nous occasionnaient des coupures aux doigts. Il nous en fallait une grande quantité, la famille était nombreuse.

Les hivers étaient rigoureux et la neige très souvent présente. Le jeudi, le jours où nous n'avions pas classe, notre occupation était d'attraper des merles et des grives. A cette époque, les oiseaux étaient nombreux. Pour ce mode de chasse, nous dégagions une certaine surface de neige pour installer une trappe; montant de bois d'environ un mètre carré, recouvert d'un grillage à lapins de récupération. D'un côté, la trappe était posée sur le sol déneigé et l'autre bout surélevé et soutenu par un bâton de boinum_risation0021s, souvent un bout de vieux manche à balai d'une cinquantaine de centimètres de long (photo 5). A l'extrémité de ce manche soutenant la trappe était attaché une ficelle que nous déroulions jusqu'à une vieille cabane qui nous servait de gué. Des pommes à moitié pourries étaient placées sous ce piège comme appâts. Attirés par cette nourriture providentielle, les oiseaux venaient picorer, à ce moment la ficelle était tirée et les oiseaux pris au piège. Après les avoir plumés et vidés on les cuisait en papillotes dans l'âtre sous la braise, ils étaient vraiment délicieux à croquer.

Les papillotes étaient faites du papier métal qui enveloppait les tablettes de chocolat "Meunier", celui-ci étant finement râpé sur les tartines de pain et beurre de notre goûter.

A un âge plus avancé, nous allions jusqu'à la rivière et notre plaisir était, avec quelques copains de s'asseoir sur la berge les pieds baignant dans l'eau. Là, des petits poissons "les vairons" venaient nous mordiller le bout des doigts de pieds, quelques fois, une bonne vingtaine tournoyaient dans l'eau claire autour de nos orteils. Il nous arrivait de les pécher. Pour cela une bouteille en verre (le plastique n'existant pas), dans le fond était pratiqué un trou d'environ trois centimètres. Attaché à une ficelle, le flacon était descendu au fond de la rivière, les poissons attirés par un morceau de pain mis à l'intérieur  passaient par l'orifice et étaient pris au piège. Il nous restait plus qu'à les récupérer et essayer d'en faire une petite friture.

Ce sont les souvenirs de la vie des gens de la terre dans mon jeune âge que j'aime vous faire partager. 

num_risation0023

                                       A suivre...

                                                                                                                                                                                           

 

 

 

                                                                       .

 

Publicité
Publicité
Commentaires
C
Joyeux noel<br /> <br /> Casa
Notre vie, notre jardin
  • A la retraite avec ma compagne Jacqueline, nous venons vous faire partager notre vie,nos occupations,qui se déroulent paisiblement dans cette belle région... le Cotentin. Au fil des jours, nous vous raconterons nos histoires et celles de ce lieu enchanteur
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Notre vie, notre jardin
Newsletter
Visiteurs
Depuis la création 247 678
Publicité