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Notre vie, notre jardin
4 décembre 2010

AU DEBUT DU SIECLE DERNIER EN COTENTIN

num_risation0122                     LA VIE D'UN FILS                D'OUVRIER AGRICOLE

                                                                                          LA CLASSE EN CE TEMPS LA

                                                                                                                 Cinquième chapitre

A cette époque, les maths modernes étaient complètement ignorées de nous. Calcul, arithmétique, géométrie étaient nos seules connaissances avec tout ce que cela comportait: les fractions, qui n'étaient pas mes favorites, le calcul mental, les tables de multiplications à apprendre par coeur. Suivant les cours, nous apprenions le calcul des angles, des volumes, les surfaces, les circonférences etc... Tout se suivant au gré de l'avancement de l'année scolnum_risation0114aire (photo 1).

un exemple de problème: Un ouvrier travaille 300 jours par an, il emploie 1/3 de son salaire pour sa nourriture, 1/6 pour son logement, 1/4 pour ses vêtements et 1/8 en frais divers. A la fin de l'année, ses économies s'élèvent à 930 francs. Quel a été son gain journalier?

Tous nos devoirs sur les cahiers étaient écrits à la plume, dans la table un trou où se logeait l'encrier. Celui-ci était en faïence. Il était rempli d'encre violette préparée par l'instituteur avec de la poudre et de l'eau. Le tout était mis dans une bouteille avec bec verseur. Nous nous servions d'un porte-plume en bois au bout duquel se trouvait une plume, en générale une "tremplin", la "sergent major" étant peu utilisée.

Pour le calcul mental et certains autres devoirs, nous nous servions d'une ardoise, celle-ci était encadrée de bois. Pour écrire dessus, une mine ardoise que nous mettions dans un porte mine le "bibosse" (photo 3).

Dans la classe, cinq rannum_risation0129gées de tables de deux élèves, une par cours (photo 2 ).

Au fond de celle-ci le classique poêle à bois qui chauffait la classe.

Le soir, il nous fallait balayer le sol après un arrosage pour éviter de lever la poussière, et essuyer le tableau. Le travail s'effectuait par roulement.

Avec la sévérité du maître, le travail était studieux, à part quelques incidents qui de temps en temps perturbaient la classe, surtout à la saison des hannetons (photo 6). Presque tous en possédaient. Nous en attrapions sur les branches des haies, surtout l'aubépine où ils se plaisaient. Logés dans les cartables, certaines boites s'ouvraient et tous les insectes s'envolaient et la classe était remplie d'un vrombissement inattendu.  Les fautifs ne tardaient pas à recevoir leur punition infligée par le maître; pas moins de cent lignes à copier.

Dans la cour de récréationum_risation0130n, les hannetons étaient attachés par une patte avec un fil pour les faire voler et tourner en rond autour de nos têtes. C'était un de nos jeux de printemps.

Les jeux de billes étaient à la mode surtout l'hiver. Ces petites boules rondes étaient en terre cuite et de différentes couleurs, il y en avait de plus grosses les "calots". Beaucoup y jouaient avec très souvent la perte de leur mise, comme aux jeux.

Un jeu plus "sportif", celui des pissotières. Il nous fallait pisser le plus haut possible, celui qui arrivait à uriner au dessus du mur sur lequel étaient adossés les urinoirs était vraiment un champion.

Un autre jeu, celui des toupies qui tournaient allègrement sur le sol en ciment du préau (photo 5). Il en existait deux modèles, celle que l'on faisait tourner avec un genre de fouet en la frappant fort, on la faisait parcourir sans s'arrêter la longueur du bâtiment avec des allers retours. num_risation0001Sur la deuxième, on enroulait une ficelle genre cordonnet et lancée avec force, elle tournait un bon moment. Le bout de chacune était "ferré" avec un clou plus ou moins gros. Parfois, celle frappée avec le fouet partait à toute vitesse et allait frapper les vitres de la cantine. Résultat: interdiction de jouer à la toupie pendant une quinzaine de jours.

Après la classe, il nous arrivait de flâner dans le bourg, nous allions voir le boulanger dans son fournil, et très souvent nous repartions avec un bout de pâte à pain que nous mangions comme ça, c'était un plaisir.

De nos parents, nous ne recevions pas de sous pour nous offrir quelques bonbons. Il m'arrivait d'en profiter à certains moments; des camanum_risation0131rades assez aisés avaient de l'argent, quelque fois sûrement pris en douce chez leurs parents, alors ils me chargeaient d'aller chez "le père Nativel"" qui tenait une petite épicerie bazar, pour acheter leurs friandises; souvent du réglisse enroulé autour d'une petite perle en sucre, ou bien encore des bonbons multicolors en forme de haricots. En compensation, j'avais ma commission, un bout de réglisse ou autre sucrerie. L'épicier n'était pas dupe, mais pourvu que les sous rentrent dans sa caisse, il fermait les yeux.

Ainsi s'écoulait le temps quand j'avais sept à huit ans.

                                                                                     A suivre.....

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  • A la retraite avec ma compagne Jacqueline, nous venons vous faire partager notre vie,nos occupations,qui se déroulent paisiblement dans cette belle région... le Cotentin. Au fil des jours, nous vous raconterons nos histoires et celles de ce lieu enchanteur
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